dimanche 1 juillet 2012

Montréal aux 100 boutiques - paradis des joueurs?

J'ai passé une partie de ma vie d'étudiant dans la belle ville de Rouen, en Normandie, dite : "Ville aux cent clochers"... Voilà pour le titre de l'article.
Pourquoi qualifier Montréal de ville aux 100 boutiques alors que de toute évidence il n'y en n'a pas 100?
Montréal compte, environ 2 millions d'habitants dans son agglomération soit un tout petit peu moins que l'agglomération Lyonnaise, en France, sauf erreur.




Combien avons nous de boutiques?

Club Chaos les recense sur son blog  (je mets une croix à ceux que je connais) :


Ah ouais... 20 quand même... Une douzaine en enlevant celles de la banlieue...
Et encore, une boutique a fermé récemment : La Forge des Jeux...

Sommes nous donc chanceux?

Club Chaos, encore eux, ont donc lancé récemment un sondage pour savoir si, des fois, le marché Montréalais ne serait pas saturé. Avec les réponses suivantes possibles :

1) Il y a beaucoup trop de boutiques de gaming à Montréal. Ce n’est qu’une question de temps avant que les fermetures s’enchaînent à cause de la concurrence et de l’offre saturée.
2) Montréal a un nombre suffisant de boutiques ce qui favorise une concurrence quand même féroce. De nouveaux magasins pourraient causer un débalancement et provoquer des fermetures.

3) Montréal a un nombre raisonnable de boutiques de gaming. La concurrence est saine et l’offre est variée. Chaque boutique peut se distinguer et se différencier.
4) Le Grand Montréal peut accueillir d’autres boutiques, surtout dans des régions mal desservies ou dans des créneaux inexplorés.

Comme c'est bien beau de donner une réponse mais toujours mieux de commenter. J'ai voté, comme une courte majorité des gens, pour le 1)
Il y a aussi du vrai dans 2 et dans 3 (les plus malins sont obligés de se différencier!). Par contre la concurrence n'est pas 100% saine ; j'en ai eu plusieurs preuves cette année...

Selon moi le marché est pas mal saturé, d'autant qu'une bonne partie de ces boutiques n'ont pas une offre qui les distingue des autres.
On retrouve le tout venant GW, PP, à collectionner, et.... Malifaux, que nombreux commerçants se sont empressé d'avoir dès que le succès a pointé le bout de son nez dans les boutiques qui avaient flairé l'aubaine dans ce qui ne semblait au départ qu'un autre petit jeu de niche...

Nombreuses sont les boutiques qui laissent les autres prendre le risque et embarquent si ça semble rentable... C'est chien... Mais c'est la concurrence, On "reçoit pour affaires on ne donne pas des matinée enfantine"...Comme dirait Blier dans le Cave se rebiffe.
J'ai quand même plus de respect pour les "pionniers".
Oui, on est informés sur internet de tous ces jeux, oui, on pourrait se les commander en ligne, mais compte tenu du rôle "social" des boutiques à Montréal (voir plus bas), c'est ce qui donne potentiellement, à un jeu, son assise locale.

Par ailleurs, la proximité relative des valeurs du dollar canadien et du dollar US ces dernières années, facilite le magasinage en ligne aux US. Sans compter que le Canada compte aussi ses boutiques en ligne qui taillent des croupières aux détaillants avec des tarifs de 20 à 30% moins chers bien souvent.
Certains ont trouvé matière à se distinguer :
- L'Abyss offre des tables superbes comme on n'en voit que dans les grosses conventions ou les magazines et son marketing est très (trop?) agressif ; 
- Chez Geeks offre une ambiance très décontractée et sympathique, 
- Le Valet, offre le plus gros choix de jeux de plateaux, 
- Carta Magica se spécialise dans le à collectionner et 
- Gamer's Vault offre la plus grosse variété de jeux de figurines (j'aime cet aspect car je suis très éclectique et parce qu'avoir des jeux de niche en stock pour un magasin non virtuel est un risque commercial que je respecte).

Il y a tout de même des limites à la diversification et la distinction dans un marché dominé par 3 ou 4 jeux poids lourds si on ne considère que les jeux de figs...
Les ventes de feu qui s'enchaînent, plus fréquemment que d'ordinaire, pour écouler les invendus laissent penser que certaines boutiques sont plus fragiles que d'autres.
Le pire c'est que ce ne sont pas forcément les plus mauvais qui ferment leurs portes.

Par ailleurs il est évident que dans ce contexte (facilité à magasiner sur internet, offre pléthorique), la boutique n'a pas le droit à l'erreur. Pourquoi donner x chances à une boutique de combler ses lacunes quand on peut trouver, facilement son bonheur ailleurs.
Il ne faut jamais dire jamais mais personnellement, j'ai vu une boutique compiler en 3 visites presque toutes les tares :
- Manque d'amabilité et d'accueil (quand tu dois demander à pouvoir payer ton article tu te demandes si les clients comptent...)
- Commande qui n'est jamais arrivée (jamais été appelé) - un comble quand la boutique manquait alors de stock et comptait sur ses commandes pour vendre
- Servi à la caisse par un gars qui m'avoue "ne rien y connaître" au produit que je cherche
- Gros manque d'humilité - surtout quand on connaît aussi les défauts du magasin...
- Critique en public de concurrents ou clients...
Personnellement, si je peux éviter , je n'y mettrai plus les pieds jusqu'à ce qu'on me certifie que les choses ont changé.
Je sais aussi que je ne suis pas le seul à avoir été déçu ou choqué de certaines attitudes.

Espérons donc que ces erreurs de jeunesse seront corrigées. La boutique compte sur certains attraits qui peuvent lui permettre de prospérer en comptant sur des joueurs qui viennent consommer son très bel espace de jeu et d'autres qui l'épaulent grandement dans son organisation.
On a aussi un peu l'impression, à tort ou à raison, que sa façon de mener ses affaires prévoit que tous les coups sont potentiellement permis...  Ça peut se comprendre d'un point de vue business, mais ça nuit un peu à son image.
Je ne la nommerai pas. Je ne voudrais pas me fâcher définitivement, pour si peu, avec des gens avec qui je pousserai sans doute un jour le plomb.
Ce qui est étonnant c'est que ces concurrents, lorsqu'ils se croisent dans les convention, échangent avec amabilité, voire respect, entre passionnés (qu'ils sont tous) et que les couteaux restent toujours rangés en public.
En coulisse c'est autre chose parfois, voir, pour les moins subtils (ce que je n'ai vu qu'une fois), devant la clientèle : on critique untel pour son organisation de tournois, on affirme, contre toute vraisemblance "ne pas avoir de concurrents à Montréal" parce qu'on est "en train de piquer la clientèle de tel et tel jeu" (ce qui s'est avéré en partie vrai par un habile jeu en coulisse).
On s'aime peut être sur ses pages Facebook respectives mais on s'y surveille aussi.
Je pense donc que, jusqu'à un certain point, la concurrence n'est pas 100% saine.
Autre aspect étonnant pour les joueurs européens (mais je ne sais pas comment cela a évolué en France ces 10 dernières années) ; le jeu en club ou à la maison est très restreint (je ne sais même pas s'il existe un "vrai" club, en dur, avec local, décors etc...). Les joueurs jouent en boutique bien souvent.
L'aspect compétitif semble aussi plus présent du coup (ligues, tournois, concours). On compte sur la boutique pour tout : organisation, décors etc... C'est le premier lieu de rencontre et de socialisation du joueur.
Du coup, la fermeture potentielle du magasin préféré (si magasin préféré il y a) c'est le drame.

Cela a aussi pour effet de fractionner pas mal la communauté ludique en petits groupes reliés à tel ou tel magasin et tel ou tel forum (on en a aussi quelques uns en comptant ceux des boutiques et cet univers là, on le sait aussi en France, est tout aussi "concurrentiel" parfois).

Ceux qui espèrent fédérer un minimum les gens doivent y mettre plus d'effort (là encore Club Chaos, avec Chaosludik notamment, font un travail de titans).
Aussi certains (dont je suis hélas) défendent leur "clocher" (uniquement quand ça joue dur), leur chapelle mais beaucoup se baladent de boutique en boutique, se contentant de profiter des lieux, sans prêter attention à ce Dallas ludique... Et ils ont sans doute bien raison ;o) 
C'est d'ailleurs ce que je faisais jusqu'ici, mais en voyant à quel point le paysage ludique est saturé, et constatant la concurrence devenait plus agressive, j'ai décidé de me concentrer surtout sur la boutique qui rencontre le mieux mes attentes.
Je ne sais pas si la conjoncture actuelle a poussé d'autres joueurs à faire le même raisonnement?
On ne trouve pas tous son bonheur de la même façon et chacun est libre de préférer, par exemple, de beaux décors ou des prix bas à un bon service à la clientèle ou la variété du stock.
Qu'en pensez-vous, notamment mes chers collègues d'outre Atlantique? Ce serait intéressant d'avoir un avis tiré d'un contexte différent...

Est-ce que ce nombre de boutique, pour une ville de la taille, grosso modo de Lyon, vous semble important? Trop important?
Quel rôle jouent aujourd'hui les boutiques en France?
Qu'est-ce qui compte le plus pour vous?
- Service à la clientèle, ambiance et amabilité?
- Beauté des décors?
- Variété du stock (gammes différentes)?
- Prix?

Personnellement je cherche surtout la qualité du service et la variété. Et vous?

Le débat est ouvert.

Personnellement, oui, je nous trouve assez chanceux d'avoir une telle offre sur Montréal mais cela ne vient pas sans défauts ou inconvénients.

PS : on m'a rapporté qu'une personne, de la fameuse boutique que je n'ai pas nommée, suite à mes critiques sur un forum local (où je l'ai nommée) ; aurait laissé entendre que mon intégrité physique pourrait être menacée s'il me croisait. Raison de plus pour ne pas changer d'avis et ne plus y foutre les pieds.
Dommage 1 : j'ai un beau budget fig annuel...
Dommage 2 : quand on reçoit ce genre de critique et qu'on est un professionnel sérieux, même si on est tenté de protéger ses employés et amis, on se remet en question, on s'efforce de corriger le tir et on n'envoie pas un tiers faire de la relation publique à sa place.
Dommage 3 : ce genre d'attitude déplorable finit par se savoir et fait fuir un nombre certain de clients potentiels.